Rayonnante humilité L’amplitude de la lumière selon Bonaventure de Bagnoregio
Paru en octobre 2022
Peeters - Philosophes médiévaux
Disponible
Prix : 142,50 €
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736 pages - 16 × 24 × 5 cm
ISBN 978-90-429-4536-4 - octobre 2022
Présentation
« Pensée de lumignons », tel est le sobriquet forgé par Pierre Magnard pour désigner la si brillante pensée des Lumières. Un lumignon peut être conçue comme une lumière réduite non consciente de sa source. La réduction de la Lumière véritable à la lumière naturelle et finie de l’intelligence humaine serait-elle l’écueil d’après Pierre Magnard de certains penseurs des dites « Lumières »? Si cette réduction a bien eu lieu notamment au sein du mouvement des Lumières mais aussi ailleurs et à d’autres époques, elle est l’inverse de la reductio médiévale qui est reconduction et concentration plus que réduction simplificatrice.
Pour mieux le comprendre, le livre que vous tenez entre vos mains propose un parcours, grâce au fil rouge de la lumière, dans l’œuvre d’un grand auteur médiéval, Giovanni da Fidanza (env. 1217-1274), italien d’origine, devenu par vocation frère mineur sous le nom de Bonaventure, étudiant à Paris, œuvrant ensuite comme ministre général de l’Ordre franciscain. Le Docteur séraphique (ainsi l’a baptisé l’Église catholique) exprime dans tout son œuvre que le vocable « lumière » ne peut être utilisé uniquement pour parler de la raison humaine, « lumière naturelle », mais qu’il permet bien aussi, et peut-être surtout, de désigner l’être divin, Lumière véritable et unique, présent sous diverses modalités en chaque chose dont l’intelligence humaine. Il perçoit, scrute, pense et nous aide à penser, certes, le rôle épistémique, cosmologique, « esthétique », physique et métaphysique de la lumière mais avec l’évangile, il montre aussi l’importance de la lumière dans la constitution de la théologie et, par la christologie, dans l’anthropologie. Bonaventure, frère de saint François d’Assise, nommé « alter Christus », renvoie ainsi, et pour cause, assez souvent son lecteur ou son auditoire au Christ, si bien nommé dans le quatrième évangile « Lumière du monde ».
Que les héritiers de conceptions relayées entre autres par certains modernes qui se sont auto-proclamés « Lumières » parfois jusqu’à la négation de la lumière divine (humanisme athée), héritiers que nous sommes tous, puissent redécouvrir l’origine de toute lumière dont leur propre « lumière naturelle » afin de rayonner d’humilité et de cesser d’être des « lumignons » : tel pourrait être un des nombreux apports de cet ouvrage.
L’Auteur
Charlotte Solignac est docteur en philosophie médiévale de l’Université de la Sorbonne (Paris IV) et professeur de philosophie au lycée.