Poétique du blanc Vide et intervalle dans la civilisation de l’alphabet

Présentation

Pourquoi le blanc, si précieux aux peintres de toutes les cultures et essentiel aux calligraphes chinois et japonais, n’est-il évoqué en Occident qu’en termes d’absence, ou de manque? L’hypothèse qui est avancée dans ce livre est que notre ignorance, ou plutôt notre refus, du blanc tient au modèle de pensée que nous devons à l’alphabet. On trouvera ici les éléments d’un dossier sur le sujet, et quelques preuves. Preuves de l’ostracisme du blanc par la culture occidentale, du rôle qu’y a joué l’alphabet, et de ses conséquences jusque dans la conception que cette culture se fait du signe. Mais preuves aussi des trouvailles auxquelles la redécouverte du blanc a donné lieu, dans l’image d’abord, picturale et photographique, mais également dans la création littéraire, par le biais de la typographie. L’apparition de l’’imprimerie a permis en effet à l’alphabet de se dégager de la confusion entre énonciation et œuvre écrite dans laquelle l’entraînait l’autorité reconnue à son traceur, et de retrouver la nécessité, purement iconique et réceptive, de l’écriture à son origine.

L’Auteur

Anne-Marie Christin est professeur à l’université paris 7-Denis Diderot, où elle a créé le Centre d’étude de l’écriture, laboratoire associé au CNRS. Elle est responsable de plusieurs ouvrages collectifs traitant des relations de l&