Le corps effacé Relations, substances et submutances
Paru en janvier 2022
Association intenationale de phénoménologie
Disponible
Prix : 20,00 €
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248 pages - 16 × 24 cm
ISBN 978-2-916484-18-1 - janvier 2022
Présentation
Cet ouvrage livre la première tentative de confronter l’anthropologie contemporaine, sous le signe d’un « tournant ontologique », et la phénoménologie. Pour ce faire, il place au centre d’une clarification nécessaire de l’anthropologie avec elle-même un couple conceptuel se substituant à celui de « nature et culture » qui avait largement dominé ses propres débats durant ces dernières décennies. Ce nouveau couple conceptuel, amorçant un véritable changement de paradigme en anthropologie, est celui de « substance et relation ».
Dans l’Auseinandersetzung entre les « nouveaux réalismes » et la phénoménologie, le « corrélationisme » ne cesse d’être au cœur du débat; à sa manière, le statut du relationnisme se doit également d’être interrogé en anthropologie. S’étant constitué à la fois contre le substantialisme et mettant en jeu la « substance » dans un autre sens – lié au corps –, le relationnisme en anthropologie n’est pas tombé en désuétude ; à condition, toutefois, et telle est l’une des thèses centrales de cet essai, de faire apparaître les modalités de « substances corporelles » se mouvant dans les interstices de et sous la relation. D’où la nécessité de donner toute la place à la « submutance ».
Si la phénoménologie et la pensée asiatique (notamment celle du Japon et de la Chine) se sont rencontrées assez tôt et continuent de se croiser, le débat anthropologique contemporain est focalisé en premier lieu sur le monde amérindien. Or, c’est en Asie, et en particulier en Chine, que la submutance a vu le jour. S’impose alors à la fois une remise en question des présupposés relationnistes en vigueur aujourd’hui (notamment chez Philippe Descola et Eduardo Viveiros de Castro) et une analyse critique de la manière dont l’anthropologie de la Chine (à travers sa figure emblématique Wang Mingming) cherche à trouver sa place dans ce débat, en se rattachant au relationnisme encore d’une autre façon. Il apparaît ainsi que l’une des lignes de force de la rencontre entre l’anthropologie et la phénoménologie est la notion du corps qu’il s’agit ici de soustraire à l’effacement qu’il a subi dans le structuralisme et chez ses adeptes contemporains.
[Présentation de l’Éditeur]