Soldes d'automne à la librairie Vrin, du 18 au 30 novembre 2024 sur une sélection de livres d'occasion (uniquement sur place)

Anthropologie et philosophie : comment symétriser des ontologies?

Philippe Descola

Anthropologie et philosophie : comment symétriser des ontologies?

Paru en janvier 2024

Société Française de Philosophie - Bulletin de la Société Française de Philosophie

Disponible
Prix : 11,00 €
Acheter

46 pages - 15,5 × 24 × 0,4 cm
ISBN 978-2-7116-5107-8 - janvier 2024

Présentation

Plus que dans d’autres traditions nationales, l’anthropologie française s’est développée dans le sillage de la philosophie, non pas de façon ancillaire, mais comme une tentative de prendre en charge des problèmes que la philosophie a longtemps ignorés ou dédaignés. Les anthropologues français et européens se sont engagés dans cette voie depuis un peu plus d’un siècle en s’efforçant de symétriser des modes de pensée et des constructions intellectuelles radicalement étrangères à la philosophie occidentale avec les problèmes et les entités caractéristiques de sa métaphysique. Trois démarches ont principalement été employées pour ce faire : la généralisation de la valeur opératoire d’un concept local (mana, tabou…), dès lors invité à rejoindre l’outillage intellectuel du patrimoine philosophique; la systématisation d’une pensée autochtone promue, implicitement ou explicitement, en contre-modèle de la philosophie européenne; enfin l’intégration d’une grande diversité de formes de pensée locales – dont la métaphysique occidentale – au sein d’une combinatoire structurale où elles sont traitées comme des variantes les unes des autres. Si aucun de ces efforts de symétrisation n’est pleinement satisfaisant pour des raisons que l’on examinera, chacun d’entre eux implique des types de bifurcation différents, à partir des circonstances ethnographiques toujours particulières, vers des formes de généralisation anthropologique, bifurcations qui font appel à des ressources conceptuelles caractéristiques de l’exercice philosophique : l’induction et la déduction. La dernière partie de la conférence est consacrée à l’examen de l’usage de ces deux méthodes dans l’anthropologie contemporaine et à une explicitation de la manière dont nous avons déployé la combinaison entre induction et déduction dans le modèle transformationnel proposé dans Par-delà nature et culture (2005).

Dans la même collection