Conceptualiser la démocratie
Paru en août 2010
Société Française de Philosophie - Bulletin de la Société Française de Philosophie
Disponible
Prix : 11,00 €
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28 pages - 15,5 × 24 cm
ISBN 978-2-7116-5055-2 - août 2010
Présentation
On sait la difficulté de définir la démocratie, tant l’écart est grand entre son idée, ou son principe – le pouvoir du peuple, l’autogouvernement – et la réalité du fonctionnement de nos régimes. Encore la difficulté redouble-t-elle lorsqu’il s’agit de saisir sous le même terme un régime politique au sens strict et un « état social », comme « l’égalité des conditions », ou une forme de société. Une théorie de la démocratie en mesure d’intégrer ces différents aspects au sein d’une construction conceptuelle cohérente est-elle possible dans ces conditions?
C’est une proposition en ce sens qu’on voudrait mettre à l’épreuve de la discussion. On voudrait essayer de montrer que la définition de la démocratie comme « mise en forme politique de l’autonomie », celle-ci étant rigoureusement comprise comme l’expression structurelle de la sortie moderne de la religion, permet de satisfaire aux principales exigences qu’on est en droit d’attendre d’une compréhension authentiquement philosophique du phénomène. Elle répond à la question de l’origine et de la signification de la démocratie des modernes, en autorisant une caractérisation ferme de sa spécificité par rapport à la démocratie des anciens. Elle permet de situer le régime démocratique dans ses liens avec son environnement historique, qu’il s’agisse de son inscription dans la forme politique État-nation ou de son association avec la société de l’économie, tout en éclairant par la même occasion la raison d’être du mécanisme représentatif. Bref, elle autorise à donner un statut conceptuel à des données trop vite rejetées du côté de l’empirie.