Genèse du Dieu souverain
Paru en janvier 2018
Vrin - Bibliothèque d'Histoire de la Philosophie
Disponible
Prix : 36,00 €
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320 pages - 13,5 × 21,5 × 2,0 cm
ISBN 978-2-7116-2806-3 - janvier 2018
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Présentation
Cette enquête interroge une double mutation : de l’ontologie aristotélicienne de l’en-puissance et de l’acte vers celle, moderne, de la puissance et de l’action; et du dieu acte pur vers le Dieu toutpuissant. Elle prolonge dans le champ médiéval les résultats de Dieu sans la puissance qui, lisant la Métaphysique d’Aristote à partir du couple conceptuel de la dunamis et de l’energeia, mettait en évidence une pensée oubliée pour laquelle l’être, et le divin, sont à la fois distincts de la puissance et identiques au bien. C’est un tout autre dispositif que l’on analyse ici, à travers cinq séquences qui vont d’Augustin à Duns Scot : la genèse critique de l’attribut divin de toutepuissance révèle une logique d’excès, qui conduit à poser Dieu non plus comme identique mais comme indifférent ou incommensurable au bien. De ce mouvement procède, à terme, la figure d’un Dieu souverain, principe hors-la-loi de toute loi. Cette construction théologique va de pair avec un geste ontologique qui, l’associant à l’être, modifie radicalement le concept de puissance hérité d’Aristote. De même que la figure du Dieu-Souverain s’oppose symétriquement à celle, aristotélicienne, du dieu-Bien, de même l’ontologie de la puissance, loin de trouver en elle sa source, s’élabore contre celle de l’en-puissance. En mettant au jour cette rupture aussi souterraine que décisive, l’archéologie ici proposée vise à découpler l’arkhè aristotélicienne des effets – notamment théologico-politiques – qui lui sont d’ordinaire attribués, pour en libérer d’autres.
L’Auteur
Gwenaëlle Aubry est chargée de recherches au CNRS et co-directrice, chez Vrin, de la collection « Les Écrits de Plotin », fondée par Pierre Hadot