Derrida, Lyotard et l’éthique

Présentation

Ce numéro des Cahiers philosophiques propose de revenir aujourd’hui sur la question éthique à partir d’une relecture des échanges entre Jacques Derrida et Jean-François Lyotard.
Si, dans le terme de Lyotard, le différend se distingue du litige en cela qu’une instance tierce permettant de juger le tort fait définitivement défaut, chacun de nous se trouve confronté à une impossible commutativité des places, à une impensable détermination du juste : il n’y a pas de communauté, pas de « nous », seulement une obligation éthique qu’il incombe à chacun d’entendre et qui ne peut prendre la forme universelle d’une voix de la raison pas plus que d’une affectation naturelle. En ce domaine, nul ne peut faire l’économie de l’exercice du jugement, qui ne saurait être jugement déterminant. L’horizon semble être celui de l’abandon de la politique en tant qu’elle est délibération rationnelle et promesse d’une émancipation et d’un progrès. Les différents textes de ce volume éclairent de diverses manières ces questions primordiales.