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Les nouveautés médiévales des éditions Vrin

05 décembre 2021

Chères amies et chers amis des Éditions Vrin,

Les Éditions Vrin vous présentent leurs dernières nouveautés philosophie médiévale. Retrouvez les derniers volumes parus dans la collection « Études de philosophie médiévale » et la collection « Études musulmanes », ainsi que la dernière publication de l’Institut d’Études Médiévales de l’Institut Catholique de Paris.

 

Charles Ehret

Agir en vertu d’un autre

Thomas d’Aquin et l’ontologie de l’instrument

Vrin, « Études de philosophie médiévale », 2021
240 p., 16 × 24 cm, 29 €

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La Physique d’Aristote est travaillée par un problème souterrain. D’après ses principes, ce qui est mû ne saurait mouvoir : un mû est en puissance et un moteur est en acte, de sorte qu’un moteur essentiellement mû est une contradiction. Le présent livre montre l’importance de ce problème dont la solution n’apparaît qu’avec le concept d’instrument élaboré au XIIIe siècle par Thomas d’Aquin.

Si l’instrument chez Thomas correspond au « moteur mû » aristotélicien, l’Aquinate ne s’en tient pas à cette formule lorsqu’il produit une théorie détaillée de la causalité instrumentale. À l’analyse, la notion de moteur mû se dissipe et l’instrument apparaît comme ce qui agit en vertu d’un autre. Cela signifie que l’agent principal donne son pouvoir (virtus) à l’instrument, qui le reçoit selon un être intentionnel (esse intentionale). Cette doctrine délicate ne se comprend qu’à condition de restituer la physique qu’elle dépasse et la métaphysique des pouvoirs à laquelle elle aboutit. 

Charles Ehret, agrégé et docteur en philosophie, est chercheur associé au centre GRAMATA (Paris I – Panthéon-Sorbonne). Il enseigne en lycée et à l’Université de Lille.

 

Graziella Federici Vescovini

Astrologie et science au Moyen Âge

Vrin, « Études de philosophie médiévale », 2021
192 p., 16 × 24 cm, 24 €

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Depuis ses origines grecques et arabes, tout au long des siècles qu’on désigne comme le Moyen Âge, l’astrologie, en relation étroite avec l’astronomie et la cosmologie, fut au cœur de tout un savoir sur le ciel et le monde. Cette étude se propose de reconstituer l’histoire organique de cette discipline qui offrait un authentique système du monde. L’auteur en présente un tableau narratif depuis le IVe siècle avant J.-C. jusqu’à l’âge moderne. Elle suit les transformations des systèmes cosmologiques qui se sont ainsi succédés, leurs liens dans le temps mais aussi les ruptures. Elle étudie l’évolution des relations entre les sciences parmi lesquelles l’astrologie a fini par jouer un rôle de plus en plus spécifique. Elle montre aussi comment une certaine astrologie a toujours été intégrée et acceptée par les autorités ecclésiastiques et universitaires, tandis que ses aspects jugés les plus dangereux étaient rejetés, d’où résultèrent de fréquentes polémiques sur la nature et la valeur de l’astrologie. On ne peut ici prétendre à l’exhaustivité, d’autant qu’en fin de compte on dispose de peu de documents. Mais on espère avoir fourni quelques clés de compréhension.

Graziella Federici Vescovini est Professeur émérite d’histoire de la philosophie à la Faculté di Scienze della Formozione, Università degli Studi di Firenze.

 

Véronique Decaix

Constituer le réel

Noétique et métaphysique chez Dietrich de Freiberg

Vrin, « Études de philosophie médiévale », 2021
336 p., 16 × 24 cm,  38 €

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Le traité De origine rerum praedicamentalium soutient une thèse audacieuse : l’intellect humain possèderait un pouvoir constitutif sur le réel. Pour cette raison, son auteur, Dietrich de Freiberg (1250-1320), a été considéré comme le précurseur de Kant au Moyen Âge.

À partir d’une analyse des objets constitués par l’intellect (à savoir l’Un, la relation, le temps, la quiddité), ce livre dégage une typologie des constitutions opérées par l’intellect. L’idée de constitution intellective se trouve replacée au sein d’un projet métaphysique plus global, la « déduction des catégories », puis dans le cadre d’une ontologie formelle des choses naturelles, dont l’objet propre se situe à la croisée de la noétique et du réel.

Contre une lecture idéalisante, favorisée par le rapprochement avec Kant, ce livre défend un réalisme épistémique chez Dietrich de Freiberg.

Véronique Decaix, agrégée et docteure en philosophie, est Maîtresse de conférences en philosophie médiévale à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et membre de l’Institut Universitaire de France.

 

Jawdath Jabbour

De la matière à l’intellect

L’âme et la substance de l’homme dans l’œuvre d’al-Fārābī

Vrin, « Études musulmanes », 2021
472 p., 16 × 24 cm, 45 €

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La pensée d’al-Fārābī joua un rôle majeur dans le développement de la psychologie philosophique médiévale. Pourtant, les lectures modernes ont souvent cantonné sa doctrine de l’âme aux problèmes eschatologiques et politiques, sans que soit envisagé ce qu’est l’âme ni comment l’homme, de substance matérielle, devient substance intellective. Ce livre s’attache à répondre à ces questions essentielles et à montrer l’originalité et la cohérence de la pensée de Fārābī, qui relie l’épistémologie, la métaphysique, la science naturelle, la logique et la politique. Cette réflexion est tout entière conduite par la volonté de penser le rapport du multiple à l’un, qu’il s’agisse de conjuguer la multiplicité des formes et puissances qui composent l’homme avec l’unité radicale de sa substance, ou de réduire la diversité des sources philosophiques en un système cohérent et unitaire qui s’insère dans le cadre de la pensée du Xe siècle abbasside.

Agrégé d’arabe, ancien élève de l’ENS de Lyon, Jawdath Jabbour est chercheur au CNRS (Aix Marseille Université TDMAM UMR 7297) et fait partie du programme de recherche PhASIF (Label DIM, région Île-de-France).

 

Kristell Trego (ed.)

Libertés médiévales

Vrin, « Publications de l’Institut d’Études Médiévales de l’Institut Catholique de Paris », 2021 240 p., 13,5 × 21,5 cm, 18 €

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La liberté s’est dite au Moyen Âge en de multiples acceptions. Elle revêt d’abord une dimension sociale et politique (on dit ainsi libre l’homme qui, n’étant pas esclave, jouit de certains droits, comme on dit libres les cités qui jouissent de certaines franchises); elle revêt d’autre part une dimension anthropologique, lorsque l’on parle du libre arbitre par lequel l’homme échappe au déterminisme. Cette question du libre arbitre se décline elle aussi pluriellement. On se demande en effet : dans quelle mesure l’action humaine échappe-t-elle à la contrainte? L’homme ne pourrait-il être libre que si des alternatives contingentes s’offrent à lui? Un agent est-il libre si son action n’est pas déterminée par des causes? Enfin, peut-il être à la fois libre et dans l’incapacité de faire le bien? Ces problématiques philosophiques s’accompagnent au Moyen Âge d’un enjeu théologique. Comment l’homme peut-il être libre si son action est prévue d’avance par la connaissance que Dieu en a, mais également si Dieu l’a prédestiné à agir? Agit-il encore librement, si, pour bien agir, il a besoin de la grâce? Parce que, tout à la fois, elle pose le problème du déterminisme, qu’elle envisage la responsabilité de l’homme, qu’elle engage l’éthique, qu’elle interroge, enfin, l’action divine dans l’histoire, la question de la liberté est au Moyen Âge une question fondamentale. Cet ouvrage, fruit d’un dialogue entre historiens et philosophes, voudrait permettre d’avancer sur ces questions.

Ont participé à ce volume : G. Alliney, I. Bochet, N. Carrier, Th. Dutour, M. W. Elliott, H. Goris, T. Hoffmann, C. Michon, J. Müller, M. Sorokina, K. Trego, C. Trottmann et N. Weill-Parot.

 

Les Éditions Vrin vous souhaitent une bonne lecture.

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