Lumières et anti-Lumières au Royaume-Uni

René Daval (dir.)

Lumières et anti-Lumières au Royaume-Uni

Paru en décembre 2014

L’Art du comprendre - L'Art du comprendre

Disponible
Prix : 23,00 €
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204 pages - 14 × 22,5 cm
ISBN 979-10-92993-01-1 - décembre 2014

Présentation

Les Lumières britanniques se distinguent des Lumières françaises par des motifs, des enjeux et une tonalité qui leur sont propres. Si la critique des autorités et l’appel à la seule sanction de la raison les rapprochent, l’attitude vis-à-vis de la religion est très différente dans les deux pays. Alors qu’en France, les « philosophes » sont critiques envers le phénomène religieux et professent parfois l’athéisme, comme le font d’Holbach ou Diderot, en Angleterre le débat tourne surtout autour des rapports à établir entre religion naturelle et religions révélées. La question de la « succession protestante » est au cœur des discussions politiques, tandis que depuis Toland, la réflexion sur la tolérance passe au premier plan.
Au Royaume-Uni, leurs partisans comme leurs adversaires admettent certaines idées des Lumières, tout en en critiquant d’autres. Ainsi, Shaftesbury prône la tolérance et la seule autorité de la raison, mais il admire la tradition platonicienne. Burke est un whig, pourfendeur des intrigues de cour; pourtant, il s’érige en adversaire acharné de la Révolution française. Hume et Berkeley représentent à certains égards les Lumières; néanmoins, Hume critique la religion naturelle, si importante pour les philosophes des Lumières britanniques, quand Berkeley reste un partisan de la religion révélée. John Stuart Mill s’affirme comme un partisan déclaré des Lumières; penseur de l’utilitarisme, il n’en juge pas moins abaissante toute recherche du bonheur qui n’appelle pas au dépassement de soi. Carlyle, bien que dans sa jeunesse, il eût lu avec ferveur les Lumières françaises, en devint un critique acerbe sur le plan moral et politique : une évolution qu’avait également suivie Coleridge.
Ce nouveau numéro de L’Art du Comprendre s’attache donc à montrer autant la variété que l’ambivalence des auteurs de l’Enlightenment. Il permet de souligner l’importance d’une tradition éclairée au Royaume-Uni, laquelle peut encore nourrir le débat toujours actuel sur les Lumières.